Point de vue : Les demandeurs d’asile et la Déclaration de Niamey
Ambroise arrive d’Afrique centrale par un chemin détourné. Djibril a fui sa Libye natale en raison de persécutions religieuses. L’ami Mohammed s’est sauvé d’une mort certaine en Somalie. Ibrahim, expulsé du centre d’hébergement du HCR où il résidait depuis un an, s’est vu voler la somme qui lui avait été remise pour payer son loyer. Moussa a été réfugié au Maroc dans sa jeunesse et se retrouve aujourd’hui, perdu même mentalement, à Niamey à la recherche d’une orientation pour sa trajectoire de vie. Deux jeunes gens portant le même nom ethnique, Dinga, se sont échappés du Soudan du Sud, le dernier des pays reconnus à vivre de la guerre et de la misère. Et puis tous les autres jeunes, adultes, familles, femmes et mères avec enfants. Réunis par une même identité précaire. Demandeurs d’asile ! Ils montrent ce document délivré par les autorités locales compétentes. Grâce à cette éphémère « reconnaissance » à valeur juridique, ils bénéficient d’une protection humanitaire comme tout citoyen de ce pays, le Niger, transformé en « terre d’asile ».