Niger : Le Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle présenté par le Ministre des finances devant les députés
Niamey 26 juin ( ANP)-Le ministre des finances, M. Ahmat Jidoud a présenté, ce lundi 26 juin 2023, le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (2024-2026) devant les députés nationaux.
C'était au cours d'une séance de Débat d'Orientation Budgétaire en prélude à l'élaboration du projet de loi de finances 2024 sur la base du Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) 2024-2026.
''Le document a été élaboré par le Gouvernement conformément à la Loi Organique du 26 mars 2012 relative aux lois de finances'', a rappelé le ministre des finances, Dr Ahmet Jidoud devant la Représentation nationale.
''C'est pour moi un réel plaisir de me consacrer devant votre auguste Assemblée à cette tradition républicaine du Débat d'Orientation Budgétaire, qui jette les fondations de la préparation du projet de loi de finances de l'année à venir''' a-t-il laissé entendre avant de préciser que ''cet exercice de présentation du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle et d'échange sur les grandes orientations du Gouvernement en matière de politique économique et budgétaire avec la représentation nationale est une exigence légale qui trouve son fondement dans les dispositions pertinentes de l'article 57 de la loi organique relative aux lois de finances''.
''Le DPBEP 2024-2026 soumis à votre appréciation est la traduction budgétaire des engagements contenus dans le programme de Renaissance Acte 3 de M. Mohamed Bazoum, Président de la République, et de la déclaration de politique générale de M. Ouhoumoudou Mahamadou, premier ministre.
Ce DPBEP, a-t-il expliqué, a été élaboré dans un contexte particulièrement difficile caractérisé par la persistance de la crise russo-ukrainienne ayant entrainé une hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques et un renchérissement des conditions financières mondiales et régionales.
''A cela s'ajoutent la situation sécuritaire régionale et les effets du changement climatiques qui constinuent d'impacter considérablement la vie de nos populations'' a-t-il poursuivi..
La performance de l'économie nationale serait principalement tirée par la mise en exploitation du pipeline d'exportation du pétrole brut ainsi que les nombreux programmes d'investissements publics et privés en exécution ou en perspectives notamment dans les domaines des infrastructures routières, du développement rural et de l'énergie.
Quant aux recettes fiscales, a indiqué le Ministre des finances, elles connaitraient une hausse constante au cours de la période en passant de 1 734,46 milliards en 2024 à 2 096,63 milliards en 2028, se traduisant par un taux de pression fiscale de 11,8% en moyenne sur la période.
Cette évolution positive des recettes résulterait de la dynamique naturelle de l'économie d'une part et des dividendes des différentes réformes engagées par le Gouvernement destinées à l'amélioration du recouvrement des impôts et taxes, de l'élargissement de l'assiette fiscale et de la rationalisation des exonérations.
Il a ensuite relevé que les ressources projetées sont allouées à près de 60% en moyenne pour les investissements, 13% pour la dette et 11% pour la masse salariale.
Cette dernière connaitrait une progression de 8,32% conformément à la volonté affichée du Gouvernement de renforcer les capacités humaines de notre administration avec des recrutements dans tous les secteurs.
Conformément à la ligne directrice en matière de gestion des finances publiques (déficit et dette publique) et aux engagements communautaires du Gouvernement en matière de convergence macroéconomique, le déficit budgétaire global dons compris connaitrait une baisse en passant de 4,4% du PIB en 2024 à 2,6% en 2026. En conséquence, l'encours de la dette publique en pourcentage du PIB restera toujours en dessous du seuil communautaire de 70% du PIB.
Ces perspectives très favorables de notre économie restent néanmoins vulnérables aux incertitudes auxquelles fait face l'économie mondiale. Les principaux risques qui pèsent sur le cadrage macroéconomique et budgétaire à moyen terme portent sur la persistance de la crise sécuritaire dans la zone du Sahel, le choc climatique, le durcissement des conditions du marché financier international, l'aggravation du conflit russo-ukrainien, l'évolution défavorable des cours des matières premières et l'incertitude liée à la résurgence de la pandémie de la Covid-19.
Des mesures de mitigation envisagées pour contenir l'impact de ces chocs sont relatives entre autres, au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité, à la mise en œuvre des plans d'adaptation aux changements climatiques, des plans d'anticipation et de riposte aux catastrophes naturelles, à l'accélération de la mise en œuvre des projets entrant dans le cadre de la sécurisation et de l'intensification de la production agrosylvopastorale et halieutique ainsi que de cultures irriguées à l'image de l'initiative 3N, les projets des pôles agro-industriels, le programme Kandadji etc.
Pour sa part, le président de la commission des finances et du budget de l'Assemblée Nationale, M. Issaka Assoumane a rappelé que "ce document qui couvre une période de trois (3) ans sert donc de base au Débat en question"
C'est un document qui présente les orientations du Gouvernement sur les trois années à venir, en tenant compte des orientations du Programme de Renaissance acte III, de l'environnement macroéconomique international, régional et national.
Il tient également compte des différentes contraintes sécuritaires, climatiques, de l'impact de la Covid-19 et autres, a-t-il soutenu.
Le Débat d'Orientation Budgétaire contribue au renforcement des pouvoirs de contrôle de l'institution parlementaire afin d'améliorer son information sur l'évolution des finances publiques à moyen terme.
En effet, il offre l'occasion au Ministre des Finances d'exposer devant la Représentation nationale les orientations et les choix du Gouvernement en matière de politique économique et sociale, sur une période de trois ans, note-t-on.
Enfin le Ministre des finances a répondu aux questions qui lui ont été soumises par les députés avant de saluer le courage et la détermination de ces derniers.
MAM/AS/ANP 0200 juin 2023