Politique

CEDEAO/AES : Sommet ‘’fantomatique’’, le 15 décembre prochain, à Abuja

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Rencontre inédite dans deux semaines, dans la capitale nigériane. Un derby serré en l’absence de l’adversaire. Disons que ça va se jouer à sens unique, dans le même camp, entre des coéquipiers.


C’est là, le schéma caricatural du prochain sommet de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prévu le 15 décembre prochain à Abuja. Le séjour actuel (en cette fin du mois de novembre), à Paris, du dirigeant nigérian Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de chefs d’Etat de l’organisation ouest africaine, par ailleurs, hôte principal de cette rencontre scrutée à la loupe par de nombreux observateurs, s’inscrit-il dans la préparation de l’important événement en vue ? Ou bien simple hasard de calendrier.

L’un dans l’autre, c’est un mauvais timing que vient d’opérer le successeur de Muhammadu Buhari. Car, quel qu’en soit la décision qui sortira de l’examen par la CEDEAO du retrait de trois de ses membres que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger, on ne peut plus, à présent, ne pas voir la main de Macron. C’est aussi du sable que Bola Ahmed Tinubu vient ainsi de mettre dans la soupe du duo Bassirou Diomaye Faye/Faure Eyadema, allusion faite à la médiation confiée aux dirigeants sénégalais et togolais par leurs pairs de ramener les trois frères à la ‘’maison’’.

N’empêche, au sein de la l’organisation ouest africaine, il existe toujours un courant qui croit encore au miracle, pour lequel, le délai du retrait courant jusqu’au mois de février prochain, il faut se garder de toute décision précipitée. Dans ce courant, se trouveraient des pays comme le Sénégal, la Guinée Bissau, le Cap Vert, le Togo et le Bénin.


Au sein de l’AES, au regard des actes posés, ces deux dernières semaines (documents de voyage et d’identité harmonisé, free roaming acté pour l’horizon 2025, rencontres des chefs d’Etat-major des armées de trois pays pour acter l’opérationnalisation de la force conjointe contre le terrorisme, etc.), on peut affirmer que le dos est totalement tourné à la CEDEAO. C’est donc pour eux un sommet sans enjeu celui du 15 décembre prochain qui regroupera les sommités de l’organisation ouest africaine. ‘’Il faut plutôt envisager le futur, c’est-à-dire négocier des accords entre les deux organisations ouest africaines pour l’intérêt de leurs peuples’’, estime ce haut cadre d’une représentation diplomatique à Niamey dans son analyse du différend ouest africain. Là aussi, c’est une autre paire de manches.


Oumar Sanda, le Hérisson