Diagnostic – Protection financière contre les risques et catastrophes : Le Sénégal veut combler ses lacunes
Le Sénégal, via le Global Shield ou le Bouclier mondial contre les risques climatiques, veut combler ses lacunes en matière de protection financière contre les risques climatiques. Cela, en étroite collaboration avec la Banque mondiale et les autres partenaires techniques et financiers (Ptf).
Par Justin GOMIS – La prise en compte du changement climatique, notamment les risques climatiques et catastrophes, continue de préoccuper les autorités sénégalaises. De nouvelles initiatives, appuyées par les partenaires financiers, sont en cours de réalisation pour mieux intégrer la problématique dans les politiques publiques. Il s’agit notamment de l’élaboration du Rapport national sur le changement climatique et le développement (Ccdr) et de celle d’une stratégie de Financement des risques climatiques et de catastrophes (Frc), avec l’assistance technique de la Banque mondiale.
Cette dernière initiative est l’une des raisons de la tenue d’un atelier qui a été lancé hier.
En effet, explique Alioune Ndiaye, conseiller technique du ministre des Finances et du budget, «le processus d’élaboration d’une stratégie Frc au Sénégal a démarré depuis septembre 2023 par le diagnostic qui a permis de passer en revue les instruments et mécanismes de financement ex-ante et ex-post des risques de catastrophes ainsi que l’analyse du déficit de ce financement. Les données historiques révèlent qu’entre 2000 et 2022, 28 catastrophes naturelles ont été enregistrées au Sénégal, affectant environ 3 millions de personnes et causant au moins 450 morts».
Parmi les évènements marquants sur cette période, il cité «la sécheresse de 2002, avec des pertes de production agricole d’environ 120 millions de dollars Us, soit 1,7 % du Pib, et les inondations de 2009 qui ont causé des pertes et dommages estimés à 104 millions de dollars Us, soit 0,6 % du Pib».
Embouchant la même trompette, Pierre Bonneau de la Banque mondiale affirme que «le changement climatique est une réalité au Sénégal. Il se conjugue avec une hausse des températures, des précipitations irrégulières et un stress hydrique plus élevé, une élévation du niveau de la mer et des aléas météorologiques plus répandus».
Cette rencontre de deux jours devrait ainsi permettre de lancer le Processus national du Sénégal à l’initiative Global Shield. Une initiative «lancée par les pays du G7 et du V20 lors de la Cop27 en novembre 2022, et qui vise à renforcer la résilience financière des personnes et pays vulnérables face aux risques climatiques croissants. Elle permettra de bénéficier d’appuis au titre du Fonds fiduciaire du Bouclier mondial, pour le renforcement du volet «adaptation/résilience» au changement climatique. Le Global Shield dispose d’une dotation de 270 millions d’euros et fournit une combinaison d’assistance technique et de soutien financier».
Ainsi estime Sonke Siemon, ambassadeur de l’Allemagne au Sénégal, en organisant cet atelier, «le Sénégal fait un pas important vers une meilleure gestion des catastrophes liés au changement climatique».
Ce qui est recherché avec ces instruments, c’est de permettre l’accès à de nouveaux financements de la politique climatique.
«L’adhésion de notre pays à cette initiative marque le début du processus national Global Shield qui se veut inclusif afin d’évaluer les vulnérabilités et de combler les lacunes en matière de protection financière contre les risques climatiques. C’est donc un mécanisme qui a vocation à se compléter avec les autres initiatives de nos autres partenaires et non à les concurrencer», précise Alioune Ndiaye.
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