21ième anniversaire du protocole de Maputo : la CAR/PF Niger porte le plaidoyer sur les avancées et les défis
Adopté le 11 juillet 2003 à Maputo en Mozambique, le Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes est entré en vigueur le 25 novembre 2005. Depuis lors, la commémoration de cette journée est mise à profit par les défenseurs des droits des femmes pour conduire des actions de plaidoyer l’effectivité dudit protocole au niveau pays.
La commémoration du 21ème anniversaire du Protocole de Maputo a été une occasion importante pour évaluer les progrès, identifier les obstacles et tracer des perspectives pour l'avenir.
Une occasion d'inciter les gouvernements africains à de changements réels et tangibles pour les femmes et les filles dans leurs pays, en adhérant au protocole de Maputo, en levant les réserves, en intégrant et en mettant en œuvre le protocole.
Au Niger, la Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF Niger) avec l’appui de l’ONG Internationale Marie Stoppes, a organisé le lundi 15 juillet 2024, un déjeuner – débat pour célébrer le 21ième anniversaire du protocole de Maputo sur le thème suivant : « Droits garantis par le protocole de Maputo : regards sur les avancées et les défis ». A travers cette journée, l’objectif de la CAR/PF Niger est de contribuer au plaidoyer en faveur de la ratification du Protocole de Maputo autour des acteurs politiques, sociaux et religieux.
A l’entame de cette journée, le président de la CAR/PF Niger, Yaou Moussa a souligné l'importance du Protocole de Maputo avant d’expliquer que cette rencontre visait à renforcer le plaidoyer pour la ratification complète au Niger de dudit protocole.
Un panel a été animé par des spécialistes issus de la société civile du ministère en charge de la justice et des droits de l’homme, du ministère en charge de la promotion des droits des femmes. Ces derniers, ont chacun dans sa sphère de compétence, éclairé les participants sur entres autres, les avancées en termes de promotion des droits des femmes au Niger ; mieux faire connaître et comprendre le Protocole de Maputo et les défis à relever dans la prise en compte effective des droits des femmes, des enfants et des personnes vulnérables au Niger.
Les panelistes ont rappelé les avancées enregistrées au Niger à travers l'adoption de la Charte Africaine en 1981, la progression dans la reconnaissance des droits des personnes âgées et des handicapés, ainsi que dans l'élaboration de plusieurs projets de loi visant à renforcer la protection juridique des femmes. A cet effet, l’on peut reconnaitre l’adoption et la révision des plusieurs textes de loi pour prendre en compte les droits des femmes et des enfants au Niger ainsi que des efforts de vulgarisation.
Aussi, il a été relevé l’encrage institutionnel des droits de l’Homme avec la création d’une direction centrale au niveau du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Ceci vise entre autres à sensibiliser au respect des droits humains des femmes et à prendre en charge les dossiers de violences basées sur le genre (VBG). On note aussi, la création d’un comité de haut niveau qui avait été mis en place pour la relecture du code pénal et des procédures pénales. Certains goulots d’étranglement à la ratification du protocole de Maputo ont fait l’objet d’une évolution remarquable, notamment l'article 14 du Protocole de Maputo.
Une autre avancée pas de moindre, est la création de l’Observatoire du Genre qui offre un cadre de suivi et d’évaluation des politiques et des actions en faveur de l’égalité des genres. Sans oublier l'adoption du Protocole de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples en 2003, marquant une étape cruciale dans le renforcement des droits humains sur le continent.
En dépit des avancées enregistrées, des défis persistent dans l'harmonisation des pratiques culturelles et religieuses face aux normes juridiques internationales.
En termes des perspectives, les panélistes proposent de relancer le plaidoyer dans le contexte actuel de transition, à travers entre autres, la remobilisation de la société civile ; l’intensification de la sensibilisation ; le plaidoyer à l’endroit des nouvelles autorités ; l’utilisation des canaux innovants de sensibilisation tout en associant les jeunes et les médias dans le processus du plaidoyer.
Présents à cette journée d’échanges, les membres des différentes parties prenantes du plaidoyer en faveur du Protocole de Maputo, ont proposé entre autres, le renforcement du cadre juridique et l’intensification de sensibilisation, notamment à l’endroit des acteurs religieux.
Prenant la parole à la clôture du panel, le président Yaou Moussa a remercié les participants pour leurs contributions riches et constructives, avant de réaffirmer l'engagement de la CAR/PF Niger à promouvoir les droits des femmes et à œuvrer pour la ratification complète du Protocole de Maputo.
La CAR/PF Niger est une organisation engagée dans l'amélioration de la santé reproductive et le repositionnement de la planification familiale au Niger. Ces objectifs incluent la promotion des droits des femmes et des jeunes, le plaidoyer, la mobilisation des ressources et le renforcement des capacités des organisations locales. La CAR/PF Niger collabore avec diverses parties prenantes pour atteindre ses objectifs.
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