Hôpital National de Zinder : Les dessous du bras de fer entre la Direction Générale et le collectif des trois syndicats de la santé de la région
Dès sa prise de fonction, le nouveau Directeur Général de l’Hôpital National de Zinder, le Colonel Major Oumara Mamane, a initié plusieurs réformes en profondeur, afin d’éviter au maximum la perpétuation des mauvaises pratiques qui ont cours dans certaines institutions étatiques dont l’hôpital National de Zinder, à savoir les détournements des fonds, vols des matériels, création de certains réseaux d’arnaque des patients et ou de leurs accompagnants, Chose qui cadre parfaitement avec ses missions en tant que premier responsable de l’établissement. Malheureusement, cela n’a pas été du goût de certains responsables Syndicaux du secteur de la santé, de cet hôpital.
Avant la prise de ses fonctions et pour démarrer sur des nouvelles bases, le Directeur Général a commandité un audit de la gestion antérieure sur juste une période de 9 mois (contrainte financière oblige) avec l’autorisation du niveau central. Cet exercice lui a permis de découvrir un détournement de plus de 200 millions de francs CFA et beaucoup de livraisons non conformes pour ce qui est de la procédure de passation des marchés publics. Après l’audit, le DG a ordonné la réparation de tous les appareils en panne dans les différents services, la dotation de certains services en équipements à travers la procédure des mises à disposition, la récupération du matériel destiné au paravent à la vente aux enchères leurs réparation, sans compter la redistribution du matériel bloqué au magasin pour des raisons inavouées, afin de permettre à l’Hôpital de fonctionner de façon optimale.
Conformément aux dispositions statutaires de cet hôpital qui donnent la mission au DG de sécuriser l’hôpital, son personnel, les équipements ainsi que les patients, le Directeur Général a décidé, d’instaurer un contrôle de sécurité sur les entrées et les sorties de tous les Agents de l’Hôpital, ainsi que tous les visiteurs à degrés différents. Ceci afin de s’assurer qu’aucun matériel ne quitte l’Hôpital.
Il faudra noter que bien avant, deux réseaux de vendeurs de drogues ont étés démantelés ainsi que d’autres réseaux de vols des produits pharmaceutiques et bien d’autres choses, de mèche avec les responsables des dépôts pharmaceutiques, installés à la devanture de l’hôpital et dont les responsables ont déjà étés sanctionnés.
Ayant constaté une volonté farouche de redresser la situation , les 3 syndicats se sont concertés pour dire à qui veut les entendre, que l’Hôpital National de Zinder est trop militarisé et qu’ils demandent à cet effet, l’arrêt pur et simple de ce qu’ils ont appelé fouille, tout en notifiant que le DG est resté hostile à toute négociation, alors qu’ils n’ont jamais demande de rencontrer le DG ( ni le secrétariat du DG , ni le point focal des syndicats, moins encore le DG n’ont reçu une quelconque notification de leur part ).
Et pour obliger l’Administration à revenir sur cette décision, ils déposent d’emblée au Directeur Général un ultimatum en date du 08 juin 2024, de 72 heures qui prendra effet, le 10 juin. Pour désamorcer ce climat entre lui et ses partenaires, le Directeur Général leur a fixé un rendez-vous pour le 12 juin afin de discuter des différents points inscrits dans leur ultimatum.
Il faut noter qu’au paravent et dans le même contexte un responsable syndical, médecin spécialiste, de surcroit assermenté a osé attaquer sur radio de la place, les responsables de cet hôpital en annonçant que ce jour-là, le bloc opératoire n’avait pmas fonctionné par manque d’oxygène, de drogue et qu’il y aurait même un décès, propos qui se sont avérés très faux après vérification faite par le chirurgien chef de l’hôpital en personne
Ce médecin assermenté à même oser mépriser la récente augmentation de salaire ayant pris effet depuis janvier dernier, décidé personnellement par le DG afin d’améliorer les conditions de vies du personnel.
Malgré la fausseté de sa déclaration le DG n’a pas jugé utile de porter plaintes conformément aux dispositions de la loi no 2022-30 du 23 juillet 2022 relative aux délits de diffamation, d’injures et de diffusion des données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine.
Cette rencontre comportait 10 points dont entre autres, celui portant sur le contrôle de sécurité à l’entrée et sortie de l’HNZ, et la militarisation de l’Hôpital, comme l’avait souligné le Collectif des Syndicats dans leur ultimatum. Dans le procès-verbal sanctionnant le protocole d’accord issu de la rencontre du 12 juin 2024, le Directeur Général a consenti quelques allégements par rapport au dit contrôle, mais sans le retirer et a apporté des explications sages et responsables sur les autres points
Quelques jours après cette rencontre, l’histoire est en train de donner raison au DG qui n’a pas voulu céder au chantage, car selon les informations en notre possession, 3 personnes ont été interpellées il y a quelques jours, dont un médecin spécialiste, un médecin généraliste ( n’appartenant pas à l’HNZ ) et un manœuvre dudit hôpital, suite à une plainte déposée par le fils d’un patient de Goudoumaria, auprès de la gendarmerie nationale, le médecin spécialiste en question est curieusement celui qui avait justement raconté des faussetés sur l’HNZ
Selon toute vraisemblance ce médecin spécialiste serait impliqué dans une affaire de corruption et de réorientation d’un malade dans un Cabinet de soins alors même que cet acte se passe bien à l’HNZ et pire l’acte posé dans ce cabinet privé est supposé se passer dans une clinique et non dans un cabinet de soins. Après les enquêtes, les 3 personnes étaient en garde à vue à la légion de la gendarmerie de Zinder en attendant leurs auditions par le Procureur de la République près le Tribunal de Zinder pour la suite de la procédure.
Il faut reconnaitre que dans ce bras de fer entre la Direction Générale de l’Hôpital National de Zinder et le Collectif des Syndicats de la santé de la région, plusieurs personnes se sont impliquées afin de ramener les différentes parties sur une table de négociation et rejetées toutes les velléités. En voyage en terre Sainte de l’Islam, le Sultan de Zinder, Son Altesse, Aboubacar Oumarou Sanda a dépêché ses plus proches collaborateurs pour rappeler aux syndicats leur devoir de respecter les décisions prises par leurs supérieurs hiérarchiques.
Le Ministre de la Santé Publique lui-même aurait interpellé l’Administration Centrale des Syndicats à Niamey pour les rappeler à l’ordre. Tout ceci a été fait avec la présence effective de la Présidente du Conseil d’Administration de l’Hôpital.
Des reformes avantageuses pour le personnel…
Pour créer un climat de confiance entre lui et les partenaires, le Directeur Général de l’Hôpital National de Zinder a rehaussé le traitement salarial de l’ensemble des Agents depuis le mois de janvier 2024, ainsi que certaines primes et une promesse de revoir encore ce traitement au cours du mois d’août de la même année. Ce qu’on ne trouve pas dans les autres services.
Ceci est sans oublier qu’il a fait redémarrer la commission d’avancement du personnel qui était restée bloquée pendant des années
Aussi a-t-il décidé d’accorder dans quelques jours quelques avancements à titre exceptionnel à certains agents dudit hôpital qui se sont distingués dans l’exercice de leurs fonctions
Cette culture du mérite a été instaurée depuis son arrivée afin de permettre aux agents d’être félicités pour leur ardeur au travail.
Selon toujours les renseignements qui nous sont parvenus il y aurait les mains de certains anciens agents chassés de l’hôpital et d’un ancien agent syndical de l’Hôpital National de Niamey dans cette affaire, la suite nous le diras avec beaucoup plus de précision certainement
Pour un retour à la normalité dans les rapports entre la Direction Générale et le Collectif des 3 syndicats de la santé de la région, il est fondamental que les sentiments soient mis à l’écart. Les deux parties doivent travailler les mains dans les mains pour porter haut le flambeau de l’Hôpital National de Zinder. Les choses seraient faciles si les Syndicats arrêtaient de percevoir les reformes comme une menace pour les Agents, mais une opportunité de rendre l’Hôpital viable et surtout attractif dans toute la région de Zinder.
Ibrahim Amadou