Madagascar: face à la hausse des prix, l’épreuve des fournitures scolaires est lancée pour les familles
Comme à chaque mois d’août, les familles malgaches sont confrontées à l’épreuve des fournitures scolaires. À un mois de la rentrée, certains parents anticipent et se pressent déjà pour acheter cahiers, cartables et autre matériel indispensable en vue de lisser ces dépenses devenues de plus en plus lourdes pour le portefeuille des ménages. Car les familles sont déjà confrontées à l'inflation dans l'alimentation et les transports.
Au marché d’Analakely, dans le centre de la capitale, des piles de cahiers et lots de stylos colorés envahissent les étals. Devant un de ces stands, Navalona, accompagnée de ses deux enfants, consacre 350 000 ariary (environ 70 euros), soit la moitié des revenus de son ménage aux fournitures scolaires.
Alors, pour faire passer cette petite fortune, elle a mis en place une stratégie : « On achète au compte-gouttes, car on ne peut pas se permettre de tout acheter en une seule fois. Personnellement, j’ai fait le choix d’anticiper cette année et de répartir les dépenses dans le temps. J’ai même commencé à acheter les fournitures dès le mois d’avril ! »
D’autres, au contraire, ne font que repousser ce moment. Pouvoir anticiper ce genre de dépenses est un luxe réservé à des familles aux revenus stables. C’est ce qu’estime Tovo, dont le stand familial de matériel scolaire est déserté par les clients cet après-midi. Avec la flambée du prix des fournitures scolaires – certains produits coûtent trois fois plus cher qu’en 2009 - ce commerçant écoule seulement 20 % de ce qu’il vendait 15 ans plus tôt.
« Certains ménages sont encore trop occupés à payer les frais de scolarité, explique Tovo. Ils attendent la dernière minute pour les fournitures. Le moment venu, certains ne peuvent acheter qu’un ou deux cahiers, juste de quoi commencer l’année pour leurs enfants. »
À Madagascar, la Constitution prône un enseignement public et gratuit pour tous. Mais dans le pays, où un quart des enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés selon l’Unesco : la charge financière reste de loin le premier obstacle à l’éducation.
RFI