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Plusieurs instances mondiales de la santé appellent à investir plus dans le bien-être des adolescents (rapport)

Écrit par Direct niger. Affichages : 85Publié dans Santé & Education

Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant (PMNCH), en collaboration avec l'Institut d'études économiques stratégiques de l'Université de Victoria en Australie, l'OMS, l'UNICEF et l’UNFPA ont publié un rapport, lors de la 77ème assemblée générale de la santé tenue du 27 mai au 1er juin 2024, Genève (Suisse), dans lequel ils recommandent un plus grand investissement dans le bien-être des adolescents à l’échelle planétaire.

 « Les adolescents d'aujourd'hui, âgés de 10 à 19 ans, sont confrontés à des défis sans précédent dans un monde en évolution rapide », rapporte un communiqué de l’Unicef citant ce nouveau rapport.

« L’incapacité de toutes les parties prenantes à augmenter substantiellement les investissements dans les programmes d’amélioration du bien-être des adolescents entraînerait un coût économique énorme, avec des pertes mondiales potentielles qui pourraient atteindre environ 110 000 milliards de dollars de 2024 à 2050. Cela équivaut à 4 100 milliards de dollars par an, soit 7,7 % du PIB des pays où les recherches ont été menées pour le rapport. Ces pays couvrent environ 80 % de la population mondiale.

Les avantages d'un investissement dans le bien-être des adolescents sont, toutefois, considérables, souligne le rapport, qui précise que les ratios avantages-coûts montrent, dans la plupart des cas, un rendement économique et social au moins dix fois supérieur à l'investissement initial et, dans de nombreux cas, nettement plus élevé », ajoute le communiqué.

« Il a été récemment estimé qu'un large éventail de services de santé destinés aux adolescents est susceptible de rapporter 9,6 dollars pour chaque dollar investi ; tandis qu’investir dans l’éducation et la formation des adolescents rapportera probablement 28,6 dollars pour chaque dollar investi », peut-on lire dans le communiqué parvenu à l’ANP faisant mention dudit rapport.

Ces instances mondiales en charges des questions de la santé et des adolescents estiment « bien que des progrès aient été réalisés dans certains domaines d’amélioration du bien-être des adolescents, des défis importants persistent, mettant en danger ledit bien-être ».

Selon les auteurs du rapport, ces défis sont entre autres : des taux de mortalité élevés.

A ce niveau, ils soulignent que « plus de 1,5 million d'adolescents et de jeunes adultes âgés de 10 à 24 ans sont décédés en 2024, soit environ 4 500 par jour. Les principales causes de décès que sont les blessures (y compris les accidents de la route et les noyades), la violence interpersonnelle, l'automutilation et les blessures maternelles sont évitables (OMS) ».

En ce qui concerne la santé mentale, les institutions auteures du rapport révèlent qu’un jeune sur sept âgé de 10 à 19 ans dans le monde souffre d'un problème de santé mentale ; la dépression, l'anxiété et les troubles du comportement étant les principales causes de maladie et d'invalidité. « Le suicide est la quatrième cause de décès chez les jeunes de 15 à 19 ans (OMS) », ajoutent-elles.

Ces défis concernent également la grossesse chez les adolescentes.

A sujet, le document rapporte qu’environ 12 millions de filles âgées de 15 à 19 ans et au moins 777 000 filles âgées de moins de 15 ans accouchent chaque année dans les régions en développement (OMS), les complications pendant la grossesse et l'accouchement étant la principale cause de décès pour les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde.

Sur le plan de l’éducation et de l’emploi, le rapport indique qu’à l'échelle mondiale, un cinquième des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne suivent pas d'études ou ne suivent aucune formation. Les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes d'avoir ce statut.

En ce qui concerne les risques climatiques et environnementaux, il est à noter que presque toutes les personnes âgées de moins de 18 ans dans le monde sont exposées à au moins un risque climatique et environnemental, tel que les vagues de chaleur, les cyclones, la pollution de l'air, les inondations et le manque d'eau (UNICEF, 2021).

Pour relever les défis complexes et interdépendants auxquels est confrontée la génération actuelle d'adolescents, le nouveau rapport préconise un programme d'investissement coordonné pour améliorer leur bien-être.

Le programme envisagé devrait inclure des investissements transformateurs dans trois plateformes ou systèmes clés : Une couverture sanitaire universelle, y compris des soins primaires ; des écoles améliorées, axées sur l'apprentissage, la santé, la nutrition et le bien-être des élèves ; et des systèmes de soutien, renforçant les initiatives communautaires locales en faveur de la santé et du bien-être des adolescents.

Cinq domaines sont essentiels pour le bien-être des adolescents : la santé et la nutrition ; l'interconnexion, les valeurs positives et la contribution à la société ; la sécurité et un environnement favorable ; les compétences d'apprentissage, l'éducation, les aptitudes et l'employabilité ; et l'agentivité et la résilience.

Les adolescents ont le droit de déterminer et de mener leur vie de manière autonome, en fonction de l'évolution de leurs capacités et sans craindre de subir des préjudices, des violences ou des discriminations en raison de leur identité et de leurs choix de vie.

La principale conclusion du rapport est que le monde a besoin, de toute urgence, d'un nouveau programme d'investissement pour améliorer le bien-être des adolescents. Il doit s'agir d'une initiative mondiale, mais elle doit être mise en œuvre au niveau local, avec des initiatives adaptées aux réalités de chaque pays.

Les jeunes eux-mêmes doivent être impliqués et autorisés à exprimer leurs besoins spécifiques.

Compte tenu de la situation d'endettement difficile de nombreux pays en développement, des engagements substantiels de la part des pays plus riches et des institutions internationales seront nécessaires.

Plusieurs partenaires ayant participé à l'élaboration de ce rapport ont exprimé leurs visions pour l’amélioration du bien-être des adolescents.

Selon Helen Clark, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande et présidente du conseil d'administration de PMNCH :« Alors que nous ne sommes qu’à environ cinq ans de l’échéance des Objectifs de Développement Durable, que les progrès se font attendre et que la population adolescente augmente, on ne saurait trop insister sur l'urgence d'investir dans le bien-être des adolescents ».

« Il est essentiel d'adopter une approche multidimensionnelle et multisectorielle de l'investissement, ancrée dans un engagement significatif des adolescents et des jeunes, dans la redevabilité, la transparence et la collaboration entre les différentes parties prenantes », poursuit-elle, avant d’ajouter que « C'est maintenant qu'il faut agir pour que les adolescents d'aujourd'hui puissent s'épanouir et apporter une contribution positive aux générations futures ».

Pour David Imbago, directeur de YIELD Hub, président du département des adolescents et jeunes au PMNCH : « Il est essentiel d'investir dans le bien-être des adolescents, car cela permet de jeter les bases d'une génération future saine et productive. Une approche fondée sur les droits garantit que chaque jeune peut accéder aux ressources et aux opportunités dont il a besoin pour s'épanouir, en respectant sa dignité et en lui donnant les moyens de participer activement à son propre développement et à celui de sa communauté ».

Intervenant à son tour, Dr Natalia Kanem, Directrice Exécutive, UNFPA soutient que  « Les jeunes, dotés de compétences et d'opportunités, nous mettront sur la voie d'un monde plus durable pour tous ».

Pour sa part, Hafsah Muheed, membre de Youth Advocacy Network, Sri Lanka et président du département des adolescents et jeunes au PMNCH soutient que  « Investir aujourd'hui dans la santé et le bien-être des adolescents, c'est s'assurer qu'ils deviendront des adultes en bonne santé. Une intervention et un soutien précoces préviennent les problèmes de santé futurs, réduisent les coûts des soins de santé et favorisent l'émergence d'une génération capable de contribuer positivement à la société. En donnant la priorité à leur bien-être aujourd'hui, nous garantissons un avenir plus sain et plus productif pour tous ».

ANP