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Le journaliste tchadien Nesta Yamgoto découvre Paris à l'heure des JO

Écrit par Direct niger. Affichages : 63Publié dans Culture & Sport

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Pendant toute la durée des Jeux olympiques de Paris, RFI vous emmène à la rencontre de journalistes africains de passage en France pour couvrir l’événement. Regroupés dans le cadre du projet Paris 2024 de CFI (Canal France International), au sein d’une rédaction éphémère, ils sont une quinzaine à produire des articles et sujets à destination de plus de 270 médias africains. Durant 15 jours, vous découvrirez comment ils perçoivent la France et sa capitale à l’heure olympique, avec ironie, mordant ou étonnement. Dans ce premier épisode de la série « Regards africains sur les Jeux », le tchadien Nesta Yamgoto raconte au micro de Kaourou Magassa ses premières impressions lors de son arrivée Paris.

« C‘est toujours compliqué pour un africain de fouler le sol français, parce qu’ils exigent beaucoup de documents. Une fois arrivé devant le douanier, je me suis dit que peut-être que le gars va dire qu’une pièce manque. Il m’a regardé dans les yeux, je me dis "qu’est-ce qu’il cherche exactement". Les quelques secondes ont duré presque cinq minutes dans ma tête. Au bout d’un instant, il m’a dit "c’est bon, vous pouvez passer", il m’a donné le tampon et voilà, c’était un ouf de soulagement » raconte-t-il.

Après l’angoisse et la peur d’être refoulé à l’aéroport pour sa première venue en France, Nesta Yamgoto peut circuler librement. Avec son badge et ses accréditations pour les Jeux olympiques, nous l’accompagnons déambulant dans les rues fermées aux personnes non autorisées du centre de la capitale française. Les alentours du Grand et du Petit Palais, le pont Alexandre III et une partie des Champs-Elysées sont fermés au public et à la circulation. Lui s’arrête à tout-va prenant d’innombrables photos comme des preuves de sa présence ici.

« Paris, c’est Paris, c’est une ville qui est très belle et à chaque instant, il faut profiter, c’est pourquoi à chaque moment, je m’arrête, je fais quelques photos, c’est pour partager avec ma famille, avec mes enfants, avec mes confrères à la rédaction. C’est pour montrer les endroits aux amis qui sont au pays alors, c’est me dire si ma capitale Ndjamena pouvait être ainsi, c’est des rêves, c’est des imaginations, qui me font parfois rire », dit-il.

« Il n’est pas interdit de rêver »
À la question de savoir combien de temps cela prendra, il répond : « Je l’imagine, je le souhaite vraiment, mais bon, je sais que je ne serai pas là à voir la transformation de Ndjamena. Même si c’est un rêve, peut-être que mes petits-fils le verront. C’est possible, il n’est pas interdit de rêver. »

Agé de 32 ans, Nesta Yamgoto est reporter pour Tchad Infos. Bien qu’il soit impressionné par l’architecture parisienne, il a du mal avec les mœurs sociales et individualistes des habitants d’une ville comme Paris. « J’ai un sentiment un peu bizarre parce qu’il n'y a pas ce "bonjour-bonjour, comment vous allez", il n’y a pas ça ici. C’est chacun pour soi, chacun est concentré sur ce qu’il fait. On peut prendre un métro pendant 40 minutes, mais on ne pourra pas dire ou échanger avec quelqu’un. J’ai envie d’échanger, de discuter et de connaitre comment les gens vivent. Mais pour découvrir, il faut échanger avec les autres, et malheureusement, ce n'est pas le cas, je n'ai pas échangé avec un parisien x comme ça ».

En dépit de cette frustration, Nesta compte profiter de son séjour en France. Durant toute la période des Jeux, il couvrira les épreuves sportives depuis la Station Afrique. Situé sur l’île-Saint-Denis, cette fan zone accueille de nombreux pavillons et délégations du continent africain. Avec pour objectif de mettre à l’honneur les cultures, la gastronomie et les musiques africaines.
RFI