Sénégal : Macky Sall et Cie veulent contrer la gouvernance « incohérente »
Actuel chef de file de la coalition Takku-Wallu Sénégal, l’ex-président Macky Sall appelle à voter pour une majorité de l’opposition en vue de limiter les dégâts de la gouvernance « incohérente » de son successeur.
Depuis son départ du pouvoir le 2 avril dernier, Macky Sall n’a observé qu’une courte période de répit avant de replonger dans la politique sénégalaise, dans le cadre des élections législatives anticipées du 17 novembre. Désigné tête de liste de la coalition Takku-Wallu (Ensemble pour sauver le Sénégal), il mène campagne virtuellement, soutenu par une partie des partisans de son prédécesseur nonagénaire, Abdoulaye Wade.
Pour mobiliser en vue de répondre aux « dangers accumulés », l’ex-chef de l’Etat a accepté le principe de laisser la liste de l’opposition la plus en vue entre les coalitions Takku-Wallu, Samm Sa Kaddu (Tenir sa promesse) et Jamm Ak Njarign (Paix et prospérité) dominer dans les différentes circonscriptions de vote pour mieux maximiser les forces de l’opposition lors de ce scrutin. Dans une lettre largement partagée, il a expliqué qu’une inaction de sa part aurait été une fuite de responsabilités d’un « citoyen suffisamment averti des affaires de l’Etat », décrivant un « tableau sombre » pour le régime en place après seulement huit mois d’exercice. Il déplore notamment une dégradation rapide de la situation nationale, marquée par un ralentissement économique, des tensions institutionnelles et des difficultés pour des secteurs comme l’agriculture et le BTP.
Bien que ses successeurs critiquent sa gestion au cours des douze dernières années, Macky Sall est revenu sur les acquis de ses mandats en matière d’infrastructures, de croissance économique et de justice sociale, promettant de procéder à des réformes si sa liste obtient la majorité au parlement. « La coalition Takku-Wallu Sénégal, dont toutes les composantes sont habituées à la gestion des affaires publiques, est suffisamment préparée à leur mise en œuvre immédiate », a-t-il affirmé.
Parmi ses engagements, Macky Sall et la coalition Takku-Wallu promettent de restaurer le fonctionnement des institutions, réduire le coût de la vie et soutenir l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, tout en travaillant « en bonne intelligence » avec le président de la République, Bassirou Diomaye Faye. L’ancien chef de l’Etat dit vouloir surtout s’atteler à la restauration de la stabilité nationale et du fonctionnement des institutions républicaines, par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Macky Sall promet également de convoquer des Assises de la réconciliation dans les trois mois suivant les élections. Il prévoit aussi un programme d’urgence en faveur des victimes des inondations et un autre dédié à l’emploi des jeunes ainsi qu’à la lutte contre l’émigration clandestine.
La rationalisation des dépenses de l’État et la réduction du train de vie du secteur parapublic font également partie des priorités, avec la reprise des chantiers en suspens et la relance des projets du Plan Sénégal Émergent (PSE) que les nouvelles autorités ont remplacé par la Vision Sénégal 2050, mais que Macky Sall qualifie de « mauvaise copie » de son PSE.
La tête de liste de la coalition Takku-Wallu invite ainsi ses compatriotes à se mobiliser en vue de répondre aux « dangers accumulés », assurant que c’est par cette voie « que nous pourrons construire ensemble le Sénégal de nos rêves, un Sénégal réconcilié avec lui-même, pour continuer sa marche résolue vers le progrès, dans la paix et la cohésion nationale ».
APA