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Législatives au Sénégal: des enjeux cruciaux pour le Pastef comme pour les listes d'opposition

Écrit par Direct niger. Affichages : 17Publié dans Internationale

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Au Sénégal, le top départ pour la campagne des législatives a été donné dimanche dernier. Les candidats de 41 listes de coalitions et partis politiques ont dix-sept jours pour convaincre les électeurs : 165 sièges au Parlement sont en jeu pour des législatives anticipées, cruciales pour le parti au pouvoir, le Pastef.

Pour le camp présidentiel, le principal enjeu de ces législatives, qui se tiennent le 17 novembre prochain, est de décrocher une majorité au Parlement, voire une majorité de 3/5e des sièges pour appliquer son programme.

Après sa victoire haut la main à la présidentielle avec 54% des voix, il va falloir voir si le parti au pouvoir confirme l’essai, comme l’explique le professeur de sociologie politique, Alassane Ndao. « Est-ce que six mois après, le Pastef va être aussi fort ou plus fort, ou est-ce que le Pastef va connaître une érosion de ses soutiens au vu du contexte économique difficile ? C’est ça qui constitue véritablement l’enjeu : consolider la victoire de 2024 », rapporte-t-il.

Trois grandes coalitions face au Pastef
Face au Pastef, figurent 40 listes, mais surtout trois grandes coalitions d'opposition : Takku Wallu, menée par l’ancien président Macky Sall, Jamm ak jarim avec l’ancien Premier ministre Amadou Ba en tête de liste, et Sam Sakadu, la coalition du maire de Dakar, Barthélemy Diaz.

Ces coalitions ont des listes nationales distinctes, mais elles ont scellé des alliances dans plusieurs départements, dont celui de Dakar, pour tenter de maximiser le nombre de sièges et espérer imposer une cohabitation au parti au pouvoir.

Leur principal argument de campagne : dire que le Pastef est trop lent pour dérouler les réformes promises. Alors qu’une certaine impatience se fait sentir dans la population et chez les acteurs économiques, dans un contexte économique morose, comme l’explique Madeleine Amadou Niang, directeur de l'ONG IBP.

« On l’a vu depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir, il y a eu très peu d’avancées, notamment sur le plan de l'adoption des différents actes budgétaires et au niveau de la discussion de la politique gouvernementale. On est dans un contexte économique et financier assez difficile au Sénégal. Le gouvernement en place semble avoir besoin de cette majorité pour avoir les coudées franches, mais c'est également du pain béni pour l’opposition qui essaie de s'accrocher autant qu'elle peut pour maintenir la pression, donc c’est de bonne guerre ! », décrypte-t-il.

Enjeux pour l'opposition
L’opposition joue aussi sa survie politique avec ces législatives, car elle est divisée, à l’image du parti de l’ex-président Macky Sall, qui s’est scindé en au moins deux branches avec la coalition menée par l’ex-Premier ministre Amadou Ba, arrivé deuxième à la présidentielle. Son score sera donc scruté de près.

Mais plus largement, c’est une reconfiguration complète de l’échiquier politique qui est en cours au Sénégal, avec des personnalités historiques comme Khalifa Sall ou Idrissa Seck qui ont fait des scores historiquement bas à la dernière présidentielle.

Qu’en sera-t-il pour ces législatives ? Vont-ils obtenir des voix, ou ce scrutin marquera-t-il la fin de leur carrière politique et un désir de renouvellement ? Réponse dans trois semaines.

RFI