Cameroun : Le report du calendrier électoral suscite la controverse
Le report des élections législatives et municipales, tout en maintenant la présidentielle de 2025, suscite des discussions animées concernant les véritables motivations du gouvernement.
Par un décret présidentiel publié en juillet 2024, le président Paul Biya a décidé de décaler ces élections, ne laissant que l’élection présidentielle prévue. Cette décision, qui entraîne la prorogation des mandats des conseillers municipaux et des députés jusqu’en 2026, est justifiée par le gouvernement comme un moyen d’optimiser les ressources pour le scrutin présidentiel.
Toutefois, cette explication ne convainc pas l’opposition, qui y voit une stratégie visant à éliminer certains candidats potentiels et à restreindre la concurrence. Depuis son arrivée au pouvoir en 1982, Paul Biya a souvent modifié le calendrier électoral pour renforcer son emprise politique.
Les reports et ajustements antérieurs, tels que ceux des élections municipales et législatives, ont été interprétés comme des manœuvres destinées à prolonger les mandats des élus et à contrôler le paysage politique. L’opposition, représentée par des figures telles que Jean-Michel Nintcheu, accuse le gouvernement de manipuler ces délais pour réduire l’influence de concurrents comme Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
À l’approche de la présidentielle de 2025, les tensions demeurent vives, avec des critiques croissantes qui suggèrent que ces ajustements ne sont pas seulement administratifs, mais plutôt des stratégies politiques pour maintenir le pouvoir en place.
Lomé Actu