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Bénin/Morgue du CNHU : 02 agents accusent leur chef d’avoir demandé la sortie frauduleuse d'un corps

Écrit par Direct niger. Affichages : 306Publié dans Internationale

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Revirement dans le dossier de sortie frauduleuse du corps d’une femme à la morgue du CNHU. Dans ce dossier, trois agents du Centre national hospitalier et universitaire sont poursuivis devant la juridiction spéciale pour avoir sorti le corps d’une femme confisqué par l’hôpital.

Après avoir été totalement prise en charge pour ses soins estimés 1 255 000 FCFA , la patiente est décédée. L’hôpital a donc exigé le paiement des frais avant de remettre le corps de la défunte à ses parents. C’est ce corps confisqué que les trois prévenus ont sorti frauduleusement de la morgue à un peu plus de 500 000 FCFA. Deux agents de la morgue et un ancien responsable sont poursuivis dans le dossier.

A l’audience de ce lundi 5 août 2024, le ministère public a fait ses réquisitions. Le premier substitut du procureur a demandé à la Cour de constater que les mis en cause sont des agents de l’Etat. Il a demandé de les retenir dans les liens de la prévention pour « abus de fonctions ».

En vertu de l’article 375 du code pénal, le magistrat a suggéré au juge de condamner les deux agents de la morgue à cinq (5) ans de prison dont trois (3) ans de prison ferme et un million de FCFA d’amende. A l’encontre du chef des deux agents au moment des faits, le premier substitut a requis la relaxe pure et simple.

Le magistrat a justifié sa décision par les déclarations faites par les prévenus lors des débats. Le chef des 02 agents avait déclaré que c’est lui qui s’est chargé de porter l’affaire aux autorités du CNHU-HKM.

Déballage des 02 agents contre leur chef

Après les réquisitions du ministère public, l’avocat des deux agents placés sous mandat de dépôt a pris la parole pour défendre. A peine le conseil a placé deux mots que l’un de ses clients s’est lancé dans des aveux contre son chef à l’encontre de qui, le ministère public a requis la relaxe pure et simple.

Le prévenu s’est fâché parce que son chef ne serait pas en train de tenir sa promesse. Le morguier a déclaré que c’est le chef qui leur a demandé de l’aider à sortir le corps. « Il nous a dit de sortir le corps pour les parents de la défunte. Il a dit que c’est la fille de sa sœur du village », a déclaré le prévenu surpris par les réquisitions du ministère public. L’agent a expliqué qu’après leur arrestation leur chef leur aurait demandé de ne pas l’impliquer dans l’affaire.

Il leur aurait promis de leur prendre un avocat pour les sortir d’affaire. Mais, les deux agents se sont rendus compte après les réquisitions du ministère public, que c’est un autre sort qui se dessine pour eux. Ils ont donc décidé de tout déballer. Étonné par les nouvelles déclarations des prévenus, le premier substitut du procureur spécial a voulu comprendre pour quel intérêt le chef les a encore dénoncés alors qu’il avait lui-même demandé l’aide.

L’un des deux agents a répondu que c’est peut-être parce qu’ils ne lui ont donné que 20 000 FCFA. Face aux accusations, le chef a été invité à la barre.

Alors que le ministère public lui faisait des reproches sur sa conduite à la barre, le chef a fait une crise. Il a perdu connaissance et voulait s’écrouler quand un avocat l’a promptement recueilli et fait asseoir. Après cet incident, la Cour a mis fin aux débats. Le juge a renvoyé le dossier au 14 octobre 2024 pour continuation.

A cette prochaine audience, le chef sera écouté sur les accusations de ses désormais ex-collaborateurs. Le délibéré du dossier sera donc rabattu.

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