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Burkina Faso : les avocats en grève pour protester contre le maintien en détention de Guy Hervé Kam

Écrit par Direct niger. Affichages : 83Publié dans Internationale

Me Guy Hervé Kam

Les avocats burkinabè sont en grève depuis ce mardi, et ceci jusqu’au 8 juin. Une décision prise pour protester contre le maintien en détention de leur collègue Guy Hervé Kam.

Pas d’hommes en toge noire dans les tribunaux burkinabè du 4 au 8 juin. En effet, les avocats sont en grève conformément à la motion signée, lundi, par le bâtonnier de leur ordre, Me Siaka Niamba, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire. Par ce mouvement de débrayage, les avocats veulent interpeller les autorités burkinabè sur : « le respect des règles régissant la procédure pénale au Burkina Faso à l’égard de toute personne mise en cause ; l’application de l’article 6 du Règlement N° 05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014, relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’Avocat dans l’espace UEMOA ; le respect et l’exécution des décisions de justice par l’État à l’égard de toute personne ».

Se confiant à la presse, le bâtonnier a réitéré ces exigences en ces termes : « On sent qu’avec une telle action, les autorités seront attentives à nos préoccupations qui, en réalité, sont les préoccupations de tous les Burkinabè. Nous ne demandons rien d’autre que le respect des textes et l’exécution des décisions de justice par l’État du Burkina Faso à l’égard de toute personne ».

Un mouvement de plus grande ampleur que la première

C’est la deuxième fois que les avocats burkinabè se mettent en grève pour la cause de leur collègue interpellé depuis le 24 janvier à l’aéroport de Ouagadougou. Mais cette deuxième grève est plus importante que la première lancée à la mi-février et qui n’avait duré qu’une journée. Depuis le début de l’affaire, les avocats tant au Burkina Faso que dans d’autres pays ont dénoncé le non-respect de la procédure légale pour interpeller un des leurs.

« Sans connaître ni débattre des motifs pour lesquels il (Me Guy Hervé Kam, ndlr) a été arrêté et détenu, le Syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF) rappelle que, quels que soient les faits qui lui sont reprochés, que ces faits aient ou non un lien avec sa profession, un avocat ne peut être convoqué, arrêté ou détenu sans ordre du Procureur général ou du Président de la Chambre de l’Instruction et sans que le Bâtonnier de l’Ordre ait été dûment consulté », a indiqué le syndicat dans son communiqué publié en février et qui s’appuie sur l’article 6 du Règlement N° 05/2014/CM/UEMOA. En s’appuyant sur les mêmes textes, la Conférence des barreaux de l’UEMOA a également émis une vive protestation contre cette arrestation et cette détention.

Quid du courrier adressé par le président de la Chambre d’instruction au procureur du Faso ?

Dans le cas d’espèce, le procureur général avait indiqué n’être au courant ni de la raison de l’arrestation ni du sort qui était alors réservé à l’avocat et militant des droits humains. Début avril, le président de la Chambre d’instruction avait adressé au procureur du Faso une correspondance portant autorisation de l’audition de Me Guy Hervé Kam. Dans cette lettre, le président de la Chambre d’instruction avait clairement demandé que l’audition de l’avocat arrêté se fasse « dans le strict respect des articles 6 du règlement N° 05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA et de la loi N° 16-2000/AN du 23 mai 2000 portant réglementation de la profession d’avocat au Burkina Faso d’une part, et de l’ordonnance du 7 mars 2024 du juge des référés-liberté du tribunal administratif de Ouagadougou d’autre part ».

Cette correspondance avait suscité de l’espoir dans le rang des avocats qui avait cru que l’affaire tendait vers son dénouement. Mais plusieurs semaines plus tard, le dossier n’a pas bougé, suscitant la réaction des hommes en toge noire.

Source: Afrik.com