Une brève histoire de la Lutte Traditionnelle du Niger
Le Sabre National La lutte traditionnelle est le sport le plus suivi par les nigériens de tout âge. C’est une pratique sportive dont l’origine remonte dans la nuit des temps et qui était organisée à la fin des récoltes ou pour célébrer la saison des pluies. Elle a été institutionnalisée en 1975 et est devenue depuis lors le sport roi au Niger. Un championnat est organisé chaque année, à tour de rôle dans les huit chefs-lieux de Région.
La lutte traditionnelle, au-delà du spectacle sportif et folklorique hors pair qu’elle offre, constitue un facteur de cohésion sociale et un cadre d’expression culturelle et corporelle accompagné des rites, des croyances, des musiques et des poésies orales des communautés. Cet évènement, non seulement crée une ambiance de fête dans la ville qui l’organise, mais aussi, focalise l’attention de tous les Nigériens qui suivent avec passion le déroulement des combats à travers les médias et les réseaux sociaux. Il est également suivi par la diaspora a l’international via les Tv satellites. Dans l’arène, les spectateurs les plus heureux et chanceux suivent les combats sous leurs yeux en direct. Les autres amateurs du sport roi suivent les compétitions dans les villes mêmes les plus éloignées, l’oreille scotchée au transistor à l’écoute des talentueux chroniqueurs sportifs ou les yeux rivés à l’écran TV pour ne rien rater des combats.
Les compétitions commencent par équipe avec un lutteur tire au sort affronte un de l’équipe adverse. En entrant dans l’arène, les deux lutteurs appelés à combattre esquissent des pas de danse au rythme du tamtam « Ganga » et des chants lyriques louant leurs prouesses. Puis ils exécutent quelques gestes mystiques en proférant des paroles magiques, exhibent leurs muscles pour intimider l’adversaire avant d’engager le combat au son strident du sifflet de l’arbitre. Ils rivalisent d’ardeur, de souplesse, de feintes et d’attaques sous l’œil attentif de l’arbitre jusqu’à la chute d’un des protagonistes. A chaque fin de combat les spectateurs, téléspectateurs et auditeurs se réjouissent et exultent avec véhémence, comme une onde de choc qui traverse tout le Niger, pour exprimer leur joie pendant que le vainqueur dans un esprit sportif relève gentiment son adversaire le soulève et le secoue doucement pour le consoler. Ensuite ces deux lutteurs (vainqueur et vaincu), côte à côte, parfois même main dans la main vont parcourir l’arène pour recevoir les félicitations et les cadeaux en espèces et en natures de leurs fans pendant que deux autres lutteurs qui répèteront le même manège font leur entrée dans la scène.
Le lutteur resté invaincu à l’issue de tous les combats des dix (10) jours que dure la compétition, est récompensé par le « Sabre National » qui tient lieu de trophée suprême convoité par tous. En plus le champion reçoit d’importantes sommes d’argent, de nombreux cadeaux et est accueilli avec tous les honneurs de retour dans sa région.
Au Niger aucun autre événement sportif ne peut mobiliser autant de monde que le Sabre National. C’est pourquoi cette compétition très suivie sur l’ensemble du territoire national, offre l’opportunité à toutes les
institutions, les entreprises et organisations d’accroitre leurs visibilités, de faire la promotion de leurs produits ou services et de réaffirmer leurs engagements auprès de la population Nigérienne.
Rédigé par Alhassan Djibril Responsable de la Communication et des Relations avec les Communautés de SOMIDA.