Les chantiers qui attendent le nouvel ambassadeur du Bénin au Niger
Le nouvel ambassadeur du Bénin près le Niger a officiellement présenté les copies figurées de ses lettres de créance au ministre nigérien des affaires étrangères le mardi 6 août dernier. Après cette étape, les chantiers qui attendent le nouvel ambassadeur du Bénin au Niger se trouvent confronter à une tâche complexe et délicate. La normalisation des relations entre les deux pays, après une période de tensions, nécessite de surmonter de nombreux défis.
Si avant leur installation dans leur pays de mission, les ambassadeurs font le tour des présidents des institutions pour recueillir leurs conseils, Gildas Agonkan devrait en plus chercher à rencontrer Boni Yayi et Nicéphore Soglo pour apprendre le langage qu’aiment les autorités nigériennes.
Acceptation du nouvel ambassadeur béninois à Niamey
Les autorités nigériennes ont en effet accepté, mardi, le nouvel ambassadeur de la République du Bénin avec résidence à Niamey, une dizaine de jours après le séjour à Cotonou d’une délégation de haut niveau dépêchée par le président de transition du Niger, le général Abdourahamane Tiani. L’acceptation du nouvel ambassadeur du Bénin intervient dans un contexte marqué par une brouille diplomatique entre Niamey et Porto-Novo qui a débuté depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé Mohamed Bazoum. Faisant les frais de la dégradation des relations entre les deux pays, le nouvel ambassadeur attendait depuis sa nomination en juin 2023, quelques semaines avant le coup d’État. En attendant la présentation des lettres de créances au général Tiani, pour exercer pleinement ses fonctions d’ambassadeur, Gildas Agonkan doit savoir que les défis qui l’attendent sont énormes.
Les défis qui attendent l’ambassadeur Agonkan
L’un des tous premiers chantiers sur lesquels doit se mettre le nouvel ambassadeur du Bénin près le Niger est le rétablissement des relations entre les deux pays avec pour effet immédiat et visible la réouverture de la frontière entre les deux pays. Ceci dans la même dynamique que celle entamée par les anciens président Nicéphore Soglo et Boni Yayi et poursuivie par le président Talon ces derniers jours. En effet, les 24 et 25 juillet dernier, une délégation nigérienne de haut niveau conduite par le ministre d’État chargé de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, accompagné par le ministre directeur de cabinet du président Tiani, Soumana Boubacar, était à Cotonou pour rencontrer le président béninois Patrice Talon. La mission qui avait pour objectif de « discuter de plusieurs sujets d’intérêt commun » entre les deux pays, était composée également d’un représentant du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, d’un représentant du Haut Commandant de la Garde Nationale, d’un représentant de la Police Nationale et d’un représentant de la Direction générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure.
Après ce pas important qui a permis entre autre au nouvel ambassadeur de fouler le territoire nigérien, il devient pour lui un impérieux devoir de travailler à lever les soupçons de complot contre l’Etat du Niger en collaboration avec la France qui pèse sur le Bénin. Il devra également prendre à cœur les questions de sécurité transfrontalière et œuvrer pour un retour à la confiance entre les deux pays. Rappelons-le, le Bénin avait fermé sa frontière terrestre avec le Niger bloquant ainsi toute transaction avec le port de Cotonou, le plus proche de la sous-région où passent les marchandises au départ ou en direction du Niger en application des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) prises lors de son sommet du 30 juillet 2023 à Abuja.
Quand la CEDEAO a levé ses sanctions en février 2024 et que le Bénin a rouvert sa frontière, le Niger a maintenu la sienne fermée, reprochant à son voisin d’abriter des bases militaires françaises près de la frontière entre les deux pays. Des officiels béninois et français ont, à maintes occasions, rejeté ces accusations mais les autorités nigériennes restent fermes sur leurs déclarations. En dépit d’une médiation entamée au mois de juin dernier par les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Yayi Boni, la frontière bénino-nigérienne reste toujours fermée. Parlant d’une possible réouverture, le chef de l’État nigérien Abdourahamane Tiani a indiqué, dans un entretien accordé à la télévision publique vendredi dernier, qu’il y a « des perspectives de reprise, mais elles sont conditionnées par des mesures de sécurité ».
La Nouvelle Tribune Info