Marche de la transition : La fin des haricots pour les revanchards et autres opportunistes?
C’est visiblement la fin des haricots pour ‘’les patriotes’’, pour la plupart des militants du MODEN- F.A Lumana Africa, déguisés en acteurs de la société civile ou débatteurs publics qui, aux premières heures du coup d’état du 26 juillet 2023 se sont empressés à se vêtir de la robe de ‘’patriotes’’, avec en leur poche en réalité un agenda politique bien ficelé, celui du ôte toi je m’y mets.
Au-devant du combat pour la souveraineté, aux premières loges du soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ils ont cru que le moment était venu d’assouvir leur rêve, celui de récupérer le pouvoir sur un plateau d’argent et d’en découdre avec le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya) qu’ils détestent tant. Ils avaient le vent en poupe c’est le moins qu’on puisse dire à cette époque et ont cru qu’ils allaient faire embarquer le CNSP dans leur logique de règlement de compte, consistant à anéantir le PNDS et ses principaux responsables. Ils célébraient en réalité la chute d’un régime, d’un pouvoir qu’ils n’ont pu renverser ni par les multiples insurrections qu’ils ont appelées de tout leur vœu ni par les tentatives de coups d’état qui ont toutes échoué les unes après les autres, grâce à la vigilance du Général Tiani, alors Chef de la garde présidentielle.
‘’Les patriotes’’, on va les appeler comme ça, en réalité les lieutenants de l’autorité morale du MODEN-Lumana Hama Amadou au sein de la société civile, souffraient durant les 12 années de gestion du PNDS de voir ce parti grandir, prospérer et s’imposer comme une force politique incontournable sur l’échiquier national. Ils ont tout essayé en vain !
Après le renversement du régime de la 7ème République, ils avaient pensé que l’heure a sonné pour récupérer le pouvoir. Ils réussirent par leur influence à négocier le retour de leur mentor Hama Amadou qui est rentré précipitamment à Niamey grâce à l’agitation de ses partisans saupoudrées sous le couvert du combat patriotique.
Par contre, dans l’élan souverainiste, ils ne cessaient de dire au CNSP de chasser tous les cadres qui avaient servi l’ancien le régime déchu, de les poursuivre, d’arrêter l’ancien président Issoufou et de l’emprisonner. Leurs souhaits les plus ardents étaient clairement exposés au CNSP et leur soutien semblait en être conditionné.
Ils ont continué cette agitation en caressant cet espoir, pensant que les militaires sont des niais oubliant qu’ils sont des observateurs avertis qui connaissent tous les acteurs politiques et de la société civile nigérienne. Mais mal leur en pris ! leur jeu politique est vite apparu aux yeux du CNSP qui a vite fait de leur signifier qu’il ne saurait être l’objet de manipulation politique. Le CNSP a besoin de la participation de tous les nigériens. Après le départ des troupes étrangères de notre pays, ‘’les patriotes’’ ont commencé à sortir leur vrai agenda et le CNSP n’a pas tardé à leur dire d’arrêter. Personne ne peut le dévier de sa trajectoire ou l’orienter dans des agendas politiques. Le CNSP a mis en garde tous ceux qui sont tentés de saborder l’agenda de la transition à des fins partisanes. Il s’agit des questions de souveraineté, de la refondation de la République, de la paix et de la stabilité et des intérêts supérieurs de la Nation et non servir une cause quelconque, a signifié le CNSP.
C’est à cette étape que ceux qui n’étaient pas mus par l’élan souverainiste ont commencé à abandonner la mascarade et à ranger leur agenda et aujourd’hui, la cité est calme et chacun a repris ses esprits. Tous ceux qui ont caressé cet espoir de récupérer la transition sont en train de se désillusionner au fur et à mesure qu’on avance.
‘’Les patriotes’’ qui ont pris un coup de massue sont en train de se faire rare sur la scène publique et se sont convertis dans des activités douteuses d’utilité publique consistant à sous-traiter avec les mêmes partenaires qu’ils ont combattus.
Face à la maturité des militaires au pouvoir, ils ont compris qu’ils n’ont d’autre choix que de se ranger avec sincérité à l’agenda du CNSP décidé à avancer avec ceux qui croient à sa feuille de route.
Adoum Boulkassoum, la Roue de l'Histoire