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Politique

GOUVERNANCE/LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : UNE COHÉRENCE PARFAITE ENTRE LE DISCOURS ET L’ACTION DU PRÉSIDENT BAZOUM

Du contexte Candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme le PNDS TARAYYA, Mohamed Bazoum est élu président de la république du Niger, le 21 février 2021, à la suite de la première alternance démocratique qu’a connue le pays. Il prête serment le 2 Avril de la même année. Aussitôt installé dans le fauteuil présidentiel, ce socialiste dans l’âme se mit immédiatement au travail. Cela fait donc 2 ans qu’il préside aux destinées du Niger.

Chacun va de son appréciation quant à sa gestion du pays pendant ces deux dernières années. Mais une chose est sûre, le président/philosophe a mis tout le monde d’accord sur son talent tant par sa méthode d’approche que son efficacité dans l’action. Je m’étais suffisamment étendu sur sa méthode d’approche, à l’occasion de l’an 1 de son accession au pouvoir notamment sur son style direct fait de sincérité, de modestie et de dialogue permanent. C’est là sans doute, l’empreinte du philosophe faite d’analyse rigoureuse, d’anticipation réfléchie, de pragmatisme olympien, de courage assumé et de générosité d’âme. Mais le président Bazoum, ce n’est pas que de la méthode, c’est aussi et surtout l’action.

Cette fois-ci, je vais davantage m’apaisantir sur ses actions concrètes pendant les deux premières années de son magistère, dont les plus remarquables, bien que nombreuses, sont à mon avis, celles réalisées dans le domaine de la gouvernance, plus précisément dans la lutte contre la corruption qu’il mène. Par le présent exercice, je vais m’atteler à démontrer la parfaite cohérence qu’il y a entre le discours et l’action du président sur cette question de la lutte contre la corruption. Mais avant, il y a lieu d’abord de rappeler que de nos jours la corruption a pris des proportions inquiètantes et une envergure démesurée. Aucun pays n’y échappe. On la retrouve dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, au niveau des démocraties comme au niveau des autres formes de régime.

Si dans les démocraties anciennes la corruption a pu être contenue dans des proportions soutenables, du fait du niveau élevé d’éducation des citoyens et de l’existence de mécanismes efficaces en vue de sa prévention et de sa répression, elle est un peu plus prononcée au niveau des pays non ou peu démocratiques et des pays pauvres, particulièrement en Afrique. Au niveau de cette dernière, les États semblent être piégés dans un cercle vicieux. Ils sont pauvres parce qu’ils sont victime de la corruption, ils sont victime de la corruption parce qu’ils sont pauvres. Si donc la corruption est plus présente en Afrique, cela est dû aux effets combinés de la faiblesse structurelle des États dont la création est récente, au faible niveau d’éducation des populations mais surtout à la survivance d’une certaine mentalité africaine confuse qui prospère sur les terres de la cupidité, du laxisme et de l’impunité. Le Niger, malheureusement n’y échappe pas. En effet, malgré les differentes tentatives en vue de les combattre, les pratiques corruptives persistent.

C’est pourquoi, dès l’avènement de la 7ème république, en 2011, sous le magistère du président Issoufou Mahamadou, les autorités créèrent par décret n°2011-219/PRN/MJ du 26 juillet 2011, la HALCIA. L’objectif étant de prévenir la survenue des pratiques corruptives d’une part et d’autre part, de sévir contre les délinquants en les mettant à la disposition de la justice. Par la suite, des lois sont venues renforcer les prérogatives de la HALCIA ainsi que son dispositif organisationnel. Le président de la république Mohamed Bazoum, on le sait, n’a jamais caché son dégoût profond pour la corruption ni son intention de la combattre. C’est aussi connu de tous, le président Bazoum a toujours clairement annoncé ses intentions. « Bay san boye boye ba. » Autrement dit, il ne se livre pas à un jeu de cache-cache. C’est pourquoi, dans quasiment tous ses discours sur la politique nationale, avant comme après son élection à la tête du pays, en public comme en privé, Bazoum s’est depuis toujours insurgé contre l’existence des pratiques corruptives au sein de notre administration et a également affirmé haut et fort, sa détermination à les combattre en vue de parvenir à terme, à une gouvernance vertueuse pérenne.

Du discours du président Bazoum sur la question de la lutte contre la corruption Le discours (la parole) du président Bazoum sur la question de la lutte contre la corruption est des plus constants. Il ressemble quasiment à un serment décisoire. En effet, pour le président de la république, la gouvernance, la bonne, qui est d’ailleurs l’un des points essentiels du programme de renaissance acte 3 dont il est porteur, reste la condition sine qua non pour la réussite de son mandat. Elle doit par conséquent être une exigence qui doit pouvoir se refléter tout le long de la chaîne d’exécution de l’administration.

La promotion de la bonne gouvernance ne saurait se faire sans une lutte résolue contre les mauvaises pratiques notamment la corruption afin d’empêcher que les ressources de l’Etat ne prennent des destinations autres que celles auxquelles elles sont initialement et logiquement destinées c’est à dire au profit de l’intérêt général et non dans les poches des particuliers comme c’est souvent le cas. La corruption, cette vieille pratique est aussi dangereuse que la peste noire à cause de ses effets dévastateurs sur les efforts de développement du pays. Pour vieille et dangereuse qu’elle est, le président de la république a décidé de s’y attaquer et cela, de façon frontale, en faisant au passage preuve de beaucoup de courage et de détermination.

Oui, de part les enjeux qu’elle représente et les acteurs qu’elle implique, il faut du courage et de la détermination pour oser s’attaquer à la corruption, ce cancer gangrèneux qui, si l’on ne prend garde, pourrait détruire les fondements de notre vivre ensemble ou de ce qui en reste encore. Du reste, la fréquence de ce concept de « lutte contre la corruption » dans les différents discours du président Bazoum en dit long sur sa volonté et sa détermination à combattre ce fléau. À ce propos, déjà, avant même qu’il n’ait été élu président de la république, le 31 mars 2019 dans son discours de clôture lors du congrès extraordinaire d’investiture du PNDS, Bazoum donnait le ton de la sorte : « la bonne gouvernance ne saurait se concevoir sans une lutte résolue contre le détournement des deniers publics, la corruption et l’impunité, auxquels je livrerai un combat implacable ».

Toujours sur sa lancée, dans son discours d’investiture du 2 avril 2021, le président Bazoum martelait : « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays. Elle constitue par ailleurs une grave source de discrédit pour un régime et comme telle, elle est un grand facteur d’insécurité. » Pour combattre la corruption, il faut sanctionner les délinquants en sifflant la fin de l’impunité afin qu’ils répondent de leurs actes. À ce sujet, toujours, dans son discours d’investiture du 2 avril 2021, dans le feu de la solennité, le président de la republique prenait l’engagement de n’épargner aucun délinquant : « c’est pourquoi, je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa « base », sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. »

L’administration plubique étant le lieu où s’opèrent les pratiques corruptives, le président Bazoum dans son adresse aux représentants des institutions de la république à l’occasion du nouvel grégorien 2023, mettait en garde les agents récalcitrants en ces termes : « Ceux qui sont sourds à mes appels demandant de proscrire certaines pratiques dans notre administration en seront pour leur frais. » La Justice étant le maillon essentiel dans la chaîne de la lutte contre la corruption, dans son discours à l’occasion du nouvel an 2023, le président Bazoum a tenu à mettre les magistrats devant leur responsabilité à travers un appel solennel ainsi qu’il suit : » je voudrais à cet égard réitérer mon appel aux magistrats pour qu’ils fassent leur travail convenablement car leur rôle est déterminant dans ce combat contre l’impunité. » Si j’ai tenu à rappeler ces quelques extraits tirés de différents discours du président de la république, Mohamed Bazoum sur la lutte contre la corruption, ce n’est pas juste pour vous amener à admirer la beauté de la construction sémantique des phrases du président/philosophe. Mais, c’est plutôt pour que vous puissiez par vous-mêmes vérifier que le président Bazoum a toujours fait ce qu’il a promis. De l’action du président de la république dans la lutte contre la corruption À mon avis, la lutte contre la corruption est tout simplement l’action phare du président Bazoum pour les deux premières années de son mandat.

Ainsi, les premières mesures administrative, juridique et opérationnelle prises par le gouvernement, dès son installation, sont venues confirmer la volonté inébranlable du président de la république à combattre la corruption sous toutes ses formes. La Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) a été l’un des premiers organes administratifs que le président Bazoum fraîchement élu, a rencontrés. À cette occasion, carte blanche a été donnée à la HALCIA pour agir, et vite contre les délinquants. Elle s’est mise aussitôt au travail, avec à sa tête un nouveau président, un magistrat parmi les plus intégres du Niger. Sans tarder, plusieurs enquêtes ont été conduites par la HALCIA et même l’Inspection d’État. Suite à ces enquêtes, plusieurs cas présumés de malversations ont été décelés au niveau de différents services de l’État.

La justice a été conséquenment saisie pour instruire tous les dossiers relevant de cas présumés de corruption ou de détournements des deniers publics épluchés par la HALCIA ou l’Inspection d’État. Ainsi, de l’affaire dite Ibou Karadjé impliquant des cadres du ministère des finances au dossier plus récent impliquant un ancien procureur dans une affaire d’héritage en passant par celles de la Sopamin, de Taanadi, de la CNTPS, de la BAGRI, du dossier des 20 milliards de la douane, des différents dossiers de fraudes aux concours et examens, ce sont là des dizaines de hauts cadres de l’administration, tous présumés coupable de corruption ou de détournements des deniers publics qui se retrouvent aujourd’hui derrière les barreaux. À propos, dans son discours à l’occasion du nouvel an 2023, le président de la république faisait noter ceci : « Je voudrais faire observer à ceux qui semblent douter de la sincérité de mon engagement en la matière que jamais les prisons du Niger, sous aucun régime depuis notre indépendance en 1960, n’ont compté autant de cadres de l’Etat privés de leur liberté pour fait de corruption ou de détournements des deniers publics. »

Pour l’affaire du MDN (Ministère de la Défense) que certains ont tentée d’exploiter à des fins politiciennes, le dossier, bien que soldé au civil parce que les concernés ayant remboursé la totalité des montants indûment perçus, la procédure au pénal suit son cours normal. Plusieurs autres dossiers de cas présumés de corruption ou de détournement des deniers publics ont déjà été bouclés par la HALCIA et sont dans le circuit judiciaire pour traitement. Rien que pour la période 2021-2022, la seule HALCIA a enregistré 323 plaintes dont 197 traitées, 50 rapports remis au Président de la République et 30 au procureur pour un traitement judiciaire. Comme on peut aisément le constater, l’engagement du président de la république à lutter contre la corruption ne s’est pas arrêté au discours, il s’est traduit dans les actes.

Que cela s’entende, le président de la république ne renoncera pas et poursuivra le combat, à cet effet. Cependant, la lutte contre la corruption est une œuvre de longue haleine, très laborieuse même. Par conséquent, il reste encore du chemin à parcourir pour espérer mettre fin à cette mauvaise pratique qui a survécu à tous les régimes au Niger et ainsi pouvoir inverser la tendance. Dans un article écrit en février 2011 soit entre les deux tours de l’élection présidentielle de la même année, intitulé : » Issoufou Mahamadou, une chance pour le Niger, je disais ceci : « surtout attention à la boulimie du pouvoir, car de ta capacité à contenir les appétits naissants de tes propres militants (qui ont passé 20 ans à l’opposition) et de ceux de la plupart de tes alliés (habitués aux délices du pouvoir) dépendra en grande partie la visibilité de ton action. »

Le programme de renaissance étant un continuum, à Bazoum de consolider et d’avancer sur ce pont précis pour que dans quelques années, le Niger aussi puisse être cité parmi les pays où la corruption aura connu un recul conséquent à défaut d’avoir été totalement éradiquée. Osons, tout de même.

KOSSEY SANDA