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Économie & Finance

MICE : le Niger transforme Niamey en hub événementiel

Tout commence en 2015. Niamey postule alors à l’accueil de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine 2019. Un événement majeur, qui pouvait à l’époque sembler disproportionné au regard des infrastructures de la capitale nigérienne.

Ce défi constituera le moteur d’un plan d’aménagement XXL, qui débouchera en l’espace de quelques mois sur des inaugurations particulièrement stratégiques. A commencer par l’ouverture à l’été 2019 d’une nouvelle porte d’entrée, l’aéroport international Diori Hamani, couplée à une nouvelle voie express facilitant l’accès depuis et vers le centre-ville de la capitale.

Autre nouveauté, et non des moindres : le Centre de Conférences Mahatma Gandhi. Au programme : une salle plénière de 2100 places, une salle banquet polyvalente (800 places), une autre “huis clos” (350 places), une salle de presse (100 places), auxquelles s’ajoutent des salons présidentiels et ministériels.
Le nouveau spot MICE vient compléter les capacités du Palais des congrès déjà existant, et entièrement rénové. L’infrastructure s’est donc offert une cure de jouvence à la veille de son quarantième anniversaire, et propose notamment une grande salle de conférence d’un millier de places, avec six cabines de traduction, quatre salles de commission, ou une salle huis clos de 425 places.

En parallèle, la scène hôtelière de la capitale est également entrée dans une nouvelle dimension. Le groupe Radisson a ainsi confirmé son rôle prépondérant sur le continent africain en inaugurant au printemps 2019 une nouvelle adresse de 189 clés. Le Radisson Blu Hotel & Conference Center Niamey ajoute également 2800 m² d’espaces meetings & events avec huit salles de réunion et deux salles de conférence. Autres nouveaux venus sur une scène hôtelière qui manquait cruellement d’adresses haut de gamme : l’hôtel Bravia (197 chambres, 7 salles de réunion), ou encore le Noom (141 chambres, 6 suites, 4 salles de réunion et un espace polyvalent de 470 m²).

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Autant d’inaugurations concentrées sur quelques semaines – quelques mois tout au plus -, et qui changent incontestablement la dimension de la capitale du Niger. Résultat : la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine est un succès, et Niamey semble alors équipée pour accueillir des événements régionaux. Mais loin de marquer l’aboutissement des ambitions nigériennes, cette année 2019 ouvrira un nouveau chapitre prometteur.

Car après avoir remporté cette course contre la montre, le pays se lance dans un marathon pour s’installer durablement dans la hiérarchie du MICE. Et se dote d’une organisation étatique dédiée à cet objectif, pour mettre en œuvre une stratégie multi-sectorielle ambitieuse et raisonnée : l’Agence nationale de l’Économie des Conférences (ANEC). Le timing de la crise sanitaire aurait pu tuer dans l’œuf cette ambition naissante. Il n’en fut rien. Pendant cette parenthèse, le Niger sera donc admis en tant que membre ICCA. Et l’ANEC prépare l’avenir avec – encore – des projets en masse. Les autorités viennent ainsi de valider la construction d’une nouvelle salle multifonctions d’une capacité de 5000 places. Parallèlement, les projets hôteliers continuent de fleurir.

Et le lobbying des membres de l’ANEC, en Europe comme en Chine, porte ses fruits. A l’occasion d’une “Table Ronde sur le commerce et l’investissement au Niger” organisée à Londres, le Président du Niger se félicitait ainsi : « Nous sentons un réel intérêt des investisseurs britanniques pour notre pays. Et vous avez raison : le Niger offre de réelles opportunités ».

Et le Chef de l’Etat de lister quelques-uns des atouts du pays : “une immense réserve en eaux souterraines, rendant arables 20 millions d’hectares pour des projets agro-industriels ; un grand cheptel, qui reste à industrialiser ; de l’or et du gaz, faiblement exploités à ce jour ; de l’uranium en grande quantité qui, quoi qu’on dise, reste l’avenir énergétique du monde ; du pétrole, insuffisamment exploré ; du ciment, des phosphates, etc.” Les ressources nigériennes vont en outre profiter d’un autre projet majeur : l’inauguration d’un oléoduc jusqu’au port de Sèmè Kraké, au Bénin. “A partir de la fin de cette année, notre pipeline va se mettre en route, prévoit le Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Économie des Conférences du Niger, Mohamed Saidil Moctar.

La volonté est donc politique, les investissements privés. Et les retombées se chiffraient à la fin 2022 à plus de 44 millions d’euros (29 milliards de Francs CFA), grâce à l’organisation de 113 événements réunissant quelque 28 000 participants d’après l’ANEC. “Le Niger est en train d’attirer de grands événements de niveau international sur des sujets très importants”, confirmait Hans Fraeters, Représentant de la Banque mondiale au Niger, à l’occasion de la première édition de la Nuit de l’ANEC, en mai dernier. Il y a donc fort à parier que le prochain palmarès ICCA sera guetté impatiemment du côté de Niamey.

MICE au Niger