Editorial: Cap pour la souveraineté !

Écrit par Direct niger. Affichages : 95Publié dans Tribune & Opinion

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Meeting grandiose, à Niamey, ce mardi 28 janvier 2025, en présence d’une délégation importante du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et de quelques membres du gouvernement. La mobilisation à cet espace mythique de la capitale du Niger qu’est la Place de Concertation et l’ambiance du jour fait de slogans en faveur de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (AES) et d’un décor animé par des pancartes exprimant le soutien à la décision courageuse du Burkina Faso, du Mali et du Niger en ont fait un rendez-vous de célébration véritablement populaire. Pauvre CEDEAO ! Dira-t-on. Elle n’a qu’à s’en vouloir de n’avoir pas eu une vision de l’avenir !


Seulement attention ! Pour autant que la liesse de ce mardi, veille de l’an 1 de l’annonce du retrait, ait valablement répondu à l’attente des organisateurs et des invités de marque, devrions-nous nous bomber le torse d’avoir réussi notre souveraineté ?


Non ! Nous venons juste d’en poser les jalons. La conquête pour la dignité ne fait que commencer. Aussi, faudra-t-il comprendre la chose essentielle suivante : la lutte pour la conquête de la souveraineté est permanente. Elle n’a pas de fin. Ce qui doit donc primer ici, c’est de conserver les flammes de la ferveur souverainiste et de les transmettre de génération en génération, jusqu’à la fin des temps. Ainsi seulement, nous aurions joué la partition de notre contemporain.


Nous l’aurions valablement joué, si en plus, nous l’en transmettons de bonnes mains en bonnes mains. Car certains propos déclamés et gestes manifestés à la Place de la Concertation ce 28 janvier 2025, sont complètement en déphasage avec la noblesse du combat dans lequel nous sommes engagés. Avons-nous vraiment besoin de crier : ‘’honte à la CEDEAO !’’ ? Avons-nous besoin de souhaiter sa mort ! Laissons-là avec ses problèmes, celles-là même qui lui ont valu sa déliquescence actuelle. Laissons-là tranquille au nom de ses dirigeants qui nous manifestent leur sympathie à savoir le togolais Faure Eyadéma, le sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le ghanéen John Dramani Mahama et le cap verdien Jorge Carlos Fonseca. Ne serait-ce pour les liens historiques, culturelles, géographiques et économiques qui nous unissent, ayons de la pudeur. Gardons-nous tout ce qui peut mettre en cause les intérêts de millions de nos compatriotes qui résident, en ce moment, dans l’espace CEDEAO s’affairant, à leur à leur aise, en harmonie avec leurs lois, leurs règles et leurs populations.


Notre choix de la quitter doit être assumée avec beaucoup de maturité et de sagesse et notre mouvement vers la souveraineté avec beaucoup de noblesse. C’est dans un esprit débarrassé de toute forme de haine que nous pouvons aller vers notre idéal commun. Autrement dit, le jour où la lutte pour la souveraineté sera débarrassée de ses ‘’impuretés’’ pour ainsi dire de toute cette élite au rabais habitée par tant de haine qui la tire vers le bas pour n’être porté que par les pures et saines masses laborieuses, alors le jour-là, nous serons sur le bon chemin. Ce jour-là, nous serons certainement au carrefour de la dignité où se rencontrent les peuples libres et fiers. Allez ! Courage ! Nous ne sommes pas si loin du but.


Oumarou Kané