Rien de vraiment spécial dans le nouveau texte sur la CENI
La refonte des textes électoraux et politique est enclenchée. Il s’agit de 4 textes sans compter le règlement intérieur du CNDP. Rien de vraiment spécial dans le nouveau texte sur la CENI.
Le financement des partis politiques et la gestion de leurs comptes est un texte nouveau qui contient des dispositions anciennes qui n’avaient pas été appliquées jusqu’ici. Comment devront se financer les partis politiques? Comment suivre leur gestion financière en période de campagne ou non? Ont-ils des fonctionnements réguliers comme prévu par leurs textes? Ici aussi la loi est très peu respectée. Le projet actuel de sa révision ajoute encore d’autres défis.
Le 3e texte est la charte des partis politiques. Ce texte et celui sur le financement des partis sont complémentaires et devraient mieux assainir le secteur. Un secteur où règnent paradoxalement désordre, diktats, arbitraires, personnalisation et culte de la personnalité à outrance, laisser-aller et violations de la loi et des textes.
Le 4e texte est celui consacrant le code électoral. C’est ici que se rencontrent tous les autres textes: partis politiques et management des partis, vérifications des comptes, rapport à la CENI et élections. C’est dans ce dernier texte que se trouve la proposition de la contribution des candidats aux frais électoraux. Art 35. Ce n’est même pas une caution puisqu’on ne pourrait être remboursé, au meilleur des cas, qu’à hauteur de 75% si votre candidature est rejetée aux élections présidentielles, et à hauteur de 25% si vous obtenez 5% des voix aux présidentielles. C’est les seuls remboursements prévus. Heureusement c’est n’est qu’une proposition. Elle sera modifiée ou par les partis, ou plus tard par le CNDP réuni. Sinon, elle pourrait l’être par le gouvernement. Elle finira sa course à l’assemblée où son destin sera scellé.
Donc rien n’a encore été dit sur cet aspect. Mais pourquoi une telle proposition? Les auteurs ont pensé que c’est le seul moyen de barrer la route à des candidats farfelus qui viennent aux élections, surtout présidentielles, pour se faire “un nom” en même temps qu’ils en font un fonds de commerce. L’état verserait désormais 0,3% des recettes fiscales aux candidats aux présidentielles. Sans compter les dépenses électorales pour leur permettre de compétrer. Aussi certains candidats vendent à prix forts leurs délégués des bureaux des votes, avant de négocier fort leur insignifiant soutien aux potentiels vainqueurs. Enfin, en cas de victoire…Par conséquent, ils ne rechignent pas à verser 20 millions pour rentrer dans la course. C’est le montant actuel. Ils savent qu’ils rentreront dans leurs fonds, même sans quitter Niamey.
Les initiateurs de la loi pensent mettre fin à ce commerce en plaçant la barre haute. Mais c’est oublier qu’ils priveraient plein d’honnêtes citoyens nigériens de leur droit de concourir au suffrage et à enrichir le débat démocratique. Instituer 200 millions comme caution pour obtenir d’être candidat aux élections présidentielles c’est décider d’en faire une fonction réservée dans la république. Cette solution n’est probablement pas la bonne et ne prospérera pas. Mais il faut résoudre le problème de l’inflation des candidatures aux présidentielles. 30 candidats ont été validés aux dernières élections!
Comment barrer la route à ceux qui rendent plus coûteuses nos élections sans rien apporter à la démocratie que la spéculation, le chantage et la triche. Comment assainir sans imposer le pouvoir et le privilège de l’argent?
Quelle valeur pouvait avoir la disposition qui exigerait 20 mille électeurs comme soutien à candidature. Quelle serait la sincérité d’une telle opération dans un pays d’analphabètes ?
Les gens rechignent à respecter même les dispositions les plus simples, alors comment s’assurer de la sincérité de 20 mille signatures qu’ils présenteront pour cautionner leur candidature. Creusons, nous trouverons un mécanisme qui fasse droit aux aspirations même des plus humbles de nous sans dévoyer la démocratie. Déjà qu’elle a les tares qu’elle a.