L’appel au pardon du Chef de l’Etat: Entre impolitesses et chantages
Qu’est-ce qui a fait si mal à certains de nos compatriotes dans l’appel au pardon du président de la transition au point de susciter tant de démesures ? Le pardon pour une communion des cœurs et une paix durable, il n’y aucun mal à cela.
C’est ce que véhicule à longueur d’année, dans tous les coins du Niger, la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, avec la bénédiction et le soutien des plus hautes autorités, au premier rang desquelles le Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Sans que cela n’émeuve personne dans ce pays, ni ne scandalise une quelconque opinion. Se prononce-t-il si mal dans la bouche du Président du Conseil National pour la Sauvegarde la Patrie (CNSP) ? La solennité et le ton de la déclaration du Chef de l’Etat à la cérémonie de remise du rapport des Assises Nationales ne doivent pourtant faire l’objet d’aucune interprétation malveillante ou être tournée au ridicule ou même être contestée.
C’est de l’impolitesse que de commenter si négativement les propos des dirigeants du pays, de surcroit le Chef de l’Etat, à fortiori un acte salutaire, dès lors que le Général n’a fait que prêcher la réconciliation qui doit être précédée par ce pardon qui est d’essence divine. Mieux encore, il a choisi le meilleur moment qu’est celui du jeûne béni de ramadan pour son appel.
Aussi, peut-on remarquer que quelques réactions lues çà et là sur les réseaux sociaux au sujet de ces mêmes propos du Président du CNSP relèvent carrément du chantage. Le pardon, dans la situation actuelle du Niger, est quasiment qualifié de trahison. Autrement dit, le Chef de l’Etat doit renoncer à son appel qui ne serait pas le vœu du peuple au risque de se mettre en contradiction avec les aspirations populaires. Sinon… Sinon quoi ? Il y a là clairement avoué un agenda malsain nourri sur la Transition.
Ibrahim Mohamed