Assainissement des mœurs publiques au Burkina Faso : Vers la fin des haricots de l’ancienne « belle-mère nationale » Alizéta Ouedrago
Laissez mouton courir, tabaski viendra, dit un adage populaire. Si par une alchimie dont elle seule détient le secret, la belle-mère de François Compaoré (frère de l’ancien dirigeant burkinabé Blaise Compaoré) a pu échapper, jusque-là, à la justice de son pays, sous cette ère du capitaine Ibrahim Traoré, elle a fort à faire. « Le Hérisson » ne pariera pas un seul de ses piques qu’Alizéta Ouedrago réussira, cette fois, une longue cavale.
L’ancienne présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso est-elle à Niamey ? Si elle y est, encore, en ce moment, à sa résidence du quartier Riyad, où lors de ses séjours dans la capitale nigérienne, elle reste cloitrée, à longueur de journée (confidences d’un de ses voisins) ce qu’elle est de la dernière pluie des femmes d’affaires. Alors, la justice de son pays, qui vient de rouvrir le dossier du scandale immobilier qui l’entoure, après un premier essai infructueux sous le régime démocratique de Roc-Marc Christian Kaboré, ne va pas tarder à débarquer dans la capitale nigérienne, solidarité au sein de la Confédération Alliance des Etats du Sahel (C/AES) facilitant bien son extradition. Un exil en Côte d’Ivoire fera mieux son affaire, Abidjan et Ouagadougou soufflant le chaud. Mieux, dans la capitale ivoirienne, elle peut bénéficier de la protection du frère de son beau-fils (Blaise Compaoré) qui se trouve toujours dans les bonnes grâces d’Alassane Dramane Ouattara.
Retour à Niamey pour noter qu’ici aussi, l’ancienne « belle-mère nationale » ne manque pas de dossiers judiciaires en cours et à venir. C’est son entreprise SACBA en consortium avec celle de son compatriote Oumarou Kanazoe qui sera adjudicatrice, sous la transition militaire du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) du Général Djibo Salou, du marché de réhabilitation de la route Bella II-Gaya distante de 73, 38 kilomètres. Lancés en 2011 et prévus s’achever en 2013, les travaux de cette route seront finalisés plus de 10 ans après leur démarrage, dans des conditions catastrophiques : non-respect de normes de construction des routes conformément aux directives communautaires, impayés aux sous-traitants, arriérés dues aux ouvriers, etc. alors même que le consortium a empoché tout son argent.
Tout ce qui lui a valu des plaintes auprès de la justice dont celle du sous-traitant Boundy Sarl spécialisé dans la fabrication et la pose de panneaux de signalisation routière. L’entreprise Boundy Sarl ayant gagné, à toutes les étapes la procédure judiciaire engagée contre Alizéta Ouedrago, depuis 4 ans, cette dernière tarde, jusque-là, de la mettre dans ses droits.
Avec la réouverture de son dossier à Ouagadougou, sans doute que le Niger n’hésitera, histoire de donner un coup de pouce à la justice de son voisin avec lequel elle partage désormais tout, à ouvrir, à son tour, un dossier judiciaire costaud contre l’ancienne « belle-mère nationale » du pays des hommes intègres.
Oumar Sanda