Le Nigéria se positionne comme l’un des principaux bénéficiaires de l’engagement de l’Union européenne à soutenir le développement des infrastructures en Afrique, dans le cadre de l’initiative Global Gateway. Ce programme, qui mobilisera 150 milliards d’euros d’ici 2027, vise à renforcer les investissements dans la région.

Lors d’une conférence de presse à Lagos, Massimo De Luca, chef de la coopération de la délégation de l’UE au Nigéria et à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a précisé que cette initiative se concentrera sur plusieurs domaines clés, tels que la transformation numérique, le climat et l’énergie, les transports, l’éducation, la recherche et la santé.

« Entre 2021 et 2024, nous avons investi environ 700 millions d’euros pour la coopération avec le Nigéria », a affirmé De Luca.

L’UE a également souligné que ses principaux partenaires donateurs au Nigéria restent l’UE et ses États membres. De Luca a rappelé que l’initiative Global Gateway représente un investissement total de 300 milliards d’euros, principalement destiné à l’Afrique, mais aussi à l’Amérique latine et à l’Asie. « Contrairement aux programmes d’aide traditionnels, Global Gateway privilégie les investissements durables à long terme plutôt que l’assistance technique », a-t-il expliqué.

Il a précisé que le financement dans ce cadre est fondamental : « Pour garantir la viabilité d’un projet, il doit inclure des prêts ou des investissements en capital, afin de garantir un engagement financier durable. »

Le rôle de la Chambre de commerce européenne (EuroCham) au Nigéria, selon De Luca, est crucial pour attirer les investisseurs. « EuroCham regroupe les investisseurs européens déjà présents au Nigéria, ce qui permet d’identifier les projets prioritaires. »

L’UE a aussi annoncé son soutien à la stratégie de transformation numérique du Nigéria, développée en collaboration avec le ministre nigérian des Communications et de l’Économie numérique, M. Bosun Tijani. « Nous collaborons étroitement sur trois domaines : le déploiement de 90 000 km de câbles à fibre optique, la mise en place de systèmes de gouvernance électronique et le développement des compétences numériques », a-t-il déclaré.

De Luca a précisé que le secteur privé serait moteur du projet d’extension de la fibre optique. « Le gouvernement établira un véhicule à usage spécifique, mais les fonds proviendront d’investisseurs privés », a-t-il ajouté.

Concernant la gouvernance électronique, il a souligné les travaux en cours sur l’interopérabilité dans l’administration publique grâce à des infrastructures et des logiciels adéquats.

Enfin, pour le développement des compétences numériques, l’UE collabore avec la GIZ sur les centres de transformation numérique, dont le pôle à l’Université de Lagos, NitHub. « Nous soutenons également l’initiative ‘Trois millions de talents techniques’ (3MTT) du ministre Tijani, et nous cherchons à certifier ces compétences par des certifications internationales et une expérience pratique », a conclu De Luca.

Source: APA